Pour les jours à venir, un carrousel un peu particulier sur le film Marie-Antoinette.
Comme l'article était trop long, je l'ai divisé en plusieurs parties, d'où les coupures un peu abruptes à la fin de chaque post.
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Si durant la demie-douzaine de visionnages précédents,
j’avais surtout été marquée par les gâteaux Pierre Hermé, la bande originale
délicieusement anachronique et le beau Fersen, ma récente lecture m’a rendue
très réceptive aux changements de tenue de Kirsten Dunst. Et il y en a, une
soixantaine au total, sans compter les robes de la du Barry et de la Polignac,
pour ne citer qu’elles.
Sofia Coppola s’est basée principalement sur la biographie
d’Antonia Fraser pour réaliser son film, mais les changements de costume
reflètent bien les anecdotes rapportées par Caroline Weber.
La petite fille
autrichienne sans apprêt, transformée en Dauphine de France habillée à la
dernière mode.
La course à la coiffure la plus extravagante, de la perruque
ridiculement haute à celle avec une miniature de galère royale. La jeune fille
sans véritable ami, qui cherche désespérément à satisfaire sa mère et à se
faire une place au sein de ce nid de serpents qu’est Versailles. L’enfant qui a
grandi trop vite et qui est restée avide de divertissements et de nouveautés. La princesse qui ne remplit pas ses devoirs, incapable de donner un héritier au
trône de France, et qui s’étourdit dans les fêtes et les diamants pour oublier
les reproches du peuple et de la cours. La femme qui se rend compte trop tard
de ses erreurs.
Les costumes reflètent brillamment chaque changement dans la vie de Marie-Antoinette.
Les premières scènes la montrent dans des robes simples, cheveux détachés et
coiffés par un simple nœud.
Cette simplicité se perd dès son arrivée à la
frontière française : on lui boucle les cheveux, on la coiffe d’un chapeau
et on la revêt d’une robe sophistiquée.
Durant toute la première partie du
film, ses vêtements et ses coiffures restent traditionnels : elle se
conforme à ce que l’on attend d’elle. En témoigne sa résignation maussade devant les coutumes de la cours, du lever au repas en passant par la messe quotidienne.
Son goût pour la fantaisie et son
inconséquence apparaissent cependant
déjà dans certaines attitudes, comme par exemple la question cruciale
« est-ce mieux avec ou sans dentelle ? » en plein milieu d’une
discussion sur l’invasion de la Pologne.
Il est intéressant de voir que sa
palette de couleurs est cantonnée à des couleurs vives mais enfantines, telles
que le rose fuchsia ou le jaune canari, ou à l’inverse des couleurs pastels.
Rien d’agressif ou d’aguicheur, à l’inverse de la du Barry, qui se pavane en
bleu roi ou rouge sang tapageur, comme si les couleurs des robes étaient un
reflet du pouvoir sexuel de leurs propriétaires.
Dans la première partie du film, Marie-Antoinette reste une adolescente qui s'ennuie, sans véritable amie, mais qui tente tout de même de remplir ses devoirs et satisfaire sa mère, tout en se divertissant raisonnablement. Elle tente de trouver de se faire une place à la cours, de trouver un juste milieu entre son rôle rigide et ses envies de futilité et de divertissements.
Mais on sent bien que l'équilibre est précaire et la rupture proche...